Équateur : au cœur de la diversité, un voyage entre jungle, Andes et traditions

 

Ce nouveau chapitre de notre aventure a débuté au Costa Rica mi-décembre pour s’étendre vers un pays encore inconnu pour moi : l’Équateur.

Il y a maintenant 3 ans, Anaëlle et moi avions conçu le projet ambitieux de traverser l’Amérique du Sud en voiture, du nord (la Colombie) au sud (La Patagonie). Pour cela, nous avions investi dans un Land Cruiser Toyota 4X4 des années 95, acheté au Costa Rica et que nous avions entièrement équipé pour ce voyage. Cependant, la traversée du Panama à la Colombie s’est rapidement révélée compliquée, voire impossible. Après avoir exploré avec cette voiture pendant 2 ans l’Amérique centrale, découvrant des lieux inaccessibles et entreprenant des excursions jusqu’au Mexique, nous avons finalement décidé de nous en séparer.

De retour au Costa Rica, elle nous attendait sous une bâche depuis plus d’un an. Son moteur vrombit à nouveau au premier tour de clé.

Les routes ensoleillées et verdoyantes contrastent avec la neige et le froid de la France à cette période. Nous rencontrons des vendeurs de voitures, saluons nos amis, et célébrons les fêtes de fin d’année. Le 4 janvier, un concessionnaire tombe sous le charme de notre voiture et l’acquiert en seulement 24 heures. C’est un mélange de nostalgie pour toutes les aventures partagées avec elle et de soulagement, car cette vieille dame capricieuse nous a souvent menés vers des mécaniciens au cours de nos précédents voyages.

La séparation avec la « Camionetta » se faisant et la mission accomplie, Anaëlle retourne en France pour donner vie à son projet en Mémoire Cellulaire, tandis que je choisis de poursuivre en solo quelque temps, direction l’Équateur.

À quelques jours de mon arrivée, l’Équateur fait la une pour des raisons moins réjouissantes : l’évasion de deux chefs de gangs, des narcotrafiquants redoutables. Le pays est en alerte, avec un couvre-feu et la mobilisation de l’armée. C’est dans cette atmosphère tendue que j’atterris à Quito, l’une des capitales les plus élevées du monde. Autrefois le pays le plus sûr d’Amérique latine, il a glissé vers le sombre classement des pays les plus dangereux, corrompu par les Narcos et la délinquance.

Cependant, derrière chaque ombre, une lumière se profile. Avec de nombreux touristes annulant leurs voyages, j’ai l’opportunité de visiter l’Équateur sans l’affluence habituelle.

Le centre historique de Quito et un des plus beaux témoignages de la période coloniale hispanique. Je découvre des églises somptueusement décorées de dorures, une architecture alliant monumental et austérité, tandis que la statue gigantesque d’une vierge ailée veille sur la ville. Les églises débordant de croyants indigènes me laissent perplexe, contrastant avec les belles croyances pré-inquisition, plus connectées à la nature et à la terre.

De Quito, je m’immerge dans la jungle amazonienne. Un bus me conduit à Coca à travers des paysages d’une beauté rare, puis je trace sur un fleuve à bord d’une embarcation rapide, aboutissant à Nuevo Rocafuerte, à la frontière du Pérou. Accompagné de Nicolas et Mathilde, un couple de jeune français, nous explorons la jungle avec notre guide passionné, Fernando. Une immersion totale, de l’aube à la nuit, parmi les oiseaux, caïmans, dauphins d’eau douce, reptiles, et araignées diurnes et nocturnes. Malgré la tristesse ressentie face aux blessures infligées à l’Amazonie, le spectacle des arbres millénaires, des couchers de soleil silencieux, et des étoiles à portée de main me laisse une empreinte durable.

Pour gagner en autonomie, je choisis de louer une voiture, pour explorer le sud du pays, empruntant la route de la vallée centrale. Le majestueux Volcan Chimborazo, culminant à 6 263 mètres, se dresse sur ma route. On dit qu’il a le sommet le plus éloigné du centre de la terre. Je fais escale à Tigua, puis à Guamote, où le marché indigène, emblématique de la province de Chimborazo, me replonge dans un passé authentique. La passion des Équatoriens pour les chapeaux, sous toutes leurs formes, couleurs, et avec ou sans plumes, m’émerveille. Le marché déborde de vie, de parfums exotiques, et de la langue Quechua résonnant dans l’air. Je suis le seul « Blanc », une chance que je mesure pleinement.

Cependant, le marché aux bestiaux me fait mal au cœur, tant les animaux y sont maltraités et entassés sans ménagement.

C’est la période du Carnaval, institution nationale, qui dévoile une ambiance festive et colorée. Les défilés, les batailles d’eau, de farine, d’œufs, laissent place à la célébration de la fertilité de la Terre, selon les rites incas. Malgré le souffle court dû à l’altitude, j’ai été intronisé, invité à danser, et à savourer des alcools locaux tels que la Chicha et le Canelazo. Dans les petits villages de Chimbo et Guaranda, la fête est incroyable, avec des défilés et des batailles dans toute la ville.

Repartant vers le sud, Cuenca m’accueille avec son centre historique classé par l’Unesco, élégant dans sa simplicité avec ses rues pavées et ses maisons colorées.

Puis, je remonte tout le pays vers le nord de Quito, en traversant des paysages grandioses et en une demi-heure de route, je passais de zones arides à plus de 4000 mètres d’altitude avec Lamas et Vigognes, à un climat tropical avec une jungle verdoyante plus bas.

Pendant mes déplacements, j’ai souvent été sollicité comme chauffeur, m’offrant un aperçu de la vie dans les régions reculées. Rencontrant des paysans, je découvre les défis de leur quotidien, paralysés par l’isolement de leurs villages et de la situation actuelle du Pays.

De Santo Domingo à Mindo, puis Otavalo, les codes vestimentaires diffèrent du sud. Les hommes vêtus de blanc avec un poncho marine, les femmes arborant de nombreux colliers en boules de verre sur un chemisier blanc brodé de fleurs. Le marché du samedi à Otavalo, entouré d’indigènes venant des montagnes environnantes, m’offre une immersion authentique.

Cela fait maintenant plus d’un mois et demi que j’arpente l’Équateur, en ayant l’impression d’avoir vécu un concentré de vie, tellement la richesse de ce petit pays réside dans sa diversité géographique et culturelle. Des forêts tropicales humides de l’Amazonie aux sommets des Andes, en passant par les marchés colorés et les fêtes nationales, chaque région m’a offert une expérience unique. Il est temps pour moi de rejoindre la capitale, marquant la fin de ce chapitre intense de mon voyage.

La prochaine étape ? Retour au Costa Rica, vol vers la France, puis cap sur l’Inde à Pondichéry, thème du prochain article.

Sachant que mon impact écologique est significatif, je tente modestement de le compenser en partageant quelques images qui mettent en lumière tant la splendeur que les défis de notre humanité.

Je vous embrasse

Un grand merci aux personnes rencontrées sur la route, pour nos échanges et amitiés : Anna, Karen, Liliana, Johanna, Isabelle et Henri de Tout Équateur, Fernando, Maarja et Paul, Felipe de Posada de Tigua, Taylor, Olga, Gabriela, Dany, Eduardo, Louis, Louise, Remo et Han…

12 Commentaire

  1. Margarita R 2 mars 2024 à 23 h 48 min- Répondre

    Fotazas!!

    • Georges Atamian 3 mars 2024 à 0 h 05 min- Répondre

      Las fotos están después del texto. Tienes que esperar a que se carguen.

  2. Liliana 3 mars 2024 à 1 h 01 min- Répondre

    Hermoso gracias por visitar Ecuador, invitados a conocer este hermoso país y nuestra cultura

    • Georges Atamian 3 mars 2024 à 1 h 42 min- Répondre

      gracias Liliana, feliz de haberte conocido y gracias nuevamente por guiarme. Abrazo

  3. Anne Labourdette Quenardel 3 mars 2024 à 2 h 05 min- Répondre

    Magique et photos magnifiques 🤩
    Beau la réalisation d’un rêve ✨
    Régalez -vous 🤗

    • Georges Atamian 3 mars 2024 à 13 h 08 min- Répondre

      Merci Anne 🙏🏼

  4. Véronique SERRE 3 mars 2024 à 16 h 30 min- Répondre

    Quel plaisir de te lire de nouveau et de retrouver tes photos ensoleillées ! Cela m’avait manqué !

    • Georges Atamian 3 mars 2024 à 21 h 39 min- Répondre

      Avec plaisir chère Véronique !

  5. Pazoumian 3 mars 2024 à 20 h 40 min- Répondre

    C est un reportage exceptionnel, encore plus beau que d hab. Bravo Georges. On rêve avec ces photos mais on a vraiment l impression d être dans ton regard , avec les gens. Mille mercis. On a tant besoin de beauté….

    • Georges Atamian 3 mars 2024 à 21 h 38 min- Répondre

      Merci mon cher ami ! Je t’embrasse

  6. Felipe Rodríguez 4 mars 2024 à 15 h 27 min- Répondre

    Amigo Georges, hermosas fotos, lindas palabras que llegan al corazón, gracias por visitar Ecuador, por conocer la cultura, por las fotos, y por sonreír siempre. Un fuerte abrazo.

    • Georges Atamian 5 mars 2024 à 8 h 59 min- Répondre

      Gracias Felipe, muy feliz de haberte encontrado en el camino. buena vida para ti amigo

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